Si la pollution lumineuse peut impacter notre cycle de sommeil, elle modifie le comportement des animaux, notamment celui des moustiques.
En été, plusieurs éléments sont redoutés comme les températures élevées ou les coups de soleil. Cependant, la menace la plus crainte de toutes reste la piqure de moustique. Du début de soirée jusqu’au lendemain matin, l’insecte agace par le bruit de son vol et démange une fois qu’il a piqué.
Certains facteurs peuvent augmenter les risques de piqures de moustiques. Les plus connus sont la présence de point d’eau ou l’odeur de notre transpiration. Mais une étude a mis en lumière un facteur jusque là méconnu et contre lequel il semble difficile de lutter. En effet, les moustiques seraient impactés par la pollution lumineuse des villes.
Or, cet excès de lumière aurait une influence sur la durée de l’hibernation des insectes. De fait, ils piqueraient plus tôt dans la saison, mais aussi plus souvent. L’étude en question et ses conclusions ont été publiées en début d’année dans la revue spécialisée Insects.
Une pollution qui pourrait favoriser la prolifération de certains virus transmis par les moustiques
L’étude n’a pas été réalisée en France, mais aux États-Unis, dans l’Ohio. Dans cet état, une variété de moustique est redoutée car elle peut transmettre le virus du Nil occidental. Les moustiques transmettent le virus à l’Homme après avoir piqué des oiseaux infectés par cette maladie. Mais depuis quelques temps, les chercheurs ont remarqué que les moustiques piquaient plus de qu’ordinaire vers la fin de l’été.
Afin de comprendre l’origine de ce comportement, ils ont donc étudié le cycle de vie des moustiques concernés. Or, ils ont remarqué que le cycle de vie de ces derniers était perturbé. Habituellement, ces moustiques entrent en hibernation à la fin de l’été quand le temps devient plus frais. Cependant, ce n’était pas le cas.
Pire encore : les femelles continuaient de piquer les humains et de se reproduire. Les chercheurs ont alors découvert que l’origine de ce décalage était l’importante activité lumineuse nocturne. Comme chez l’Homme, elle dérèglerait les cycles de vie des moustiques. Or, à l’heure où le moustique tigre est très présent en France, la prolifération de maladies peut être aggravée.
Moins de temps pour hiberner et moins de réserves pour survivre à cette période
Mais cette perturbation de la phase d’hibernation des insectes a une autre conséquence inattendue. Comme les femelles continuent de pondre et de piquer, leurs réserves de glycogène (un glucide généralement stocké par le corps) s’amenuisent. Or, elles ne peuvent survivre à leur phase d’hibernation sans ces réserves. De fait, l’espèce est plus susceptible de mourir.
La pollution lumineuse pourrait donc profondément impacter les populations et mener à l’extinction de certaines espèces si aucune action n’est entreprise.
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