Lors du débat au Parlement européen sur la situation dans les provinces de l’Est du pays, la commissaire chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen a, au nom du haut représentant/vice-président de la commission européenne, Josep Borrell, laissé entendre que l’Union européenne est consternée par le renforcement militaire accru et la montée de la violence dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que par les conséquences tragiques que la population est, une fois de plus, obligée de subir.
D’après elle, cette intensification de la violence a créé de nouvelles vagues de déplacements massifs et a encore détérioré la situation humanitaire déjà préoccupante. Les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire se multiplient, dans un contexte d’impunité totale.
«Nous nous associons à la déclaration du président de la Commission de l’Union africaine [Moussa Faki Mahamat] du 21 février : il n’y a pas de solution militaire à cette crise. Seul un dialogue politique inclusif capable de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité, la mise en œuvre intégrale des décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi et le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de tous les pays de la région, peut briser une fois pour toutes le cycle de la violence et de l’impunité», a-t-elle dit au nom de Josep Borrell.
À l’en croire, l’Union européenne réaffirme son ferme soutien aux processus de Luanda et de Nairobi et appelle à leur relance rapide.
Aussi, dit-elle, les feuilles de route existantes doivent être mises en œuvre. Les mécanismes de vérification existants doivent être réactivés.
«L’UE réitère sa condamnation des actions de tous les groupes armés qui opèrent dans l’est de la RDC. Ces groupes doivent cesser les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent, déposer les armes et s’intégrer dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration», a déclaré Jutta Urpilainen.
Pour l’UE, tous les États de la région doivent cesser tout soutien, direct ou indirect, à ces groupes armés.
«Le Rwanda doit immédiatement retirer ses troupes de RDC, cesser tout soutien au M23 et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe pour qu’il s’arrête, se retire et désarme. De même, la RDC doit cesser tout soutien et toute coopération avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés, et veiller à ce que sa population soit protégée contre tout danger. Les autorités de la RDC doivent veiller à ce que les instructions qu’elles ont données à ses forces armées en novembre dernier concernant les FDLR soient rapidement mises en œuvre», a-t-elle insisté.
L’UE a, par ailleurs, réitéré sa condamnation des discours de haine et de la xénophobie, ainsi que des discours et des politiques à caractère ethnique.
«Selon certains experts, le niveau des discours de haine et des violences ethniques rappelle les pires pages de l’histoire de cette région, où nous nous apprêtons à commémorer le 30ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsi. Plus que jamais, nous exhortons tous les acteurs politiques et de la société civile, y compris au plus haut niveau, à s’abstenir de tels discours et à intensifier leurs efforts pour les contrer», a-t-elle conclu au nom du vice-président de la commission européenne, Josep Borrell.
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