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Agression dans l’Est : le Burundi confirme le déploiement ce samedi de ses troupes en RDC


Conformément à la feuille de route fixée par les chefs des Forces-état-majors de défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le Burundi a confirmé le déploiement de ses troupes sur le sol congolais ce samedi 04 mars.

Selon un communiqué de l’EAC rendu public ce vendredi, ce déploiement fait partie de la mise en œuvre des directives prises lors du vingtième sommet extraordinaire des Chefs d’État de cette communauté, tenu le 4 février dernier dans la capitale burundaise, Bujumbura; de la réunion des chefs des Forces de défense/état-major de l’EAC qui se sont réunis le 09 février dernier dans la capitale kényane, Nairobi; ainsi que du mini-Sommet sur la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC.

« L’EAC reste déterminée à utiliser les cadres régionaux et mondiaux existants pour faire face à la crise de la sécurité; et réitère l’appel des chefs d’État de l’EAC à un cessez-le-feu immédiat, au retrait de tous les groupes armés dans l’Est de RDC et à l’adoption du dialogue », peut-on lire dans ce communiqué consulté par POLITICO.CD.

Le calendrier de constitution et de déploiement du mécanisme de surveillance et de vérification de l’EAC pour surveiller et vérifier le cessez-le-feu ainsi que le retrait de tous les groupes armés, avait été fixé pour le 28 février dernier.

Les États partenaires de l’EAC ont depuis identifié des membres du mécanisme de surveillance et de vérification qui rejoindront d’autres mécanismes existants tels que le mécanisme de vérification ad hoc et le mécanisme de vérification conjoint élargi dans l’Est de la RDC.

Dans un autre registre, le président en exercice de l’EAC, Evariste Ndayishimiye a tenu le jeudi 02 mars, une réunion consultative avec les commandants des mécanismes de vérification, en vue « d’examiner les progrès et de mettre en place un cadre de vérification conjoint », conformément à la directive du mini-Sommet sur la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC du 17 février dernier.

Lors du trente-sixième Sommet de l’Union africaine – tenu il y a quelques jours à Addis-Abeba en Éthiopie – le Conseil de paix et de sécurité de cette organisation continentale a engagé des fonds pour soutenir les efforts de rétablissement de la paix de l’EAC dans l’est de la RDC, à partir du fonds pour la paix de l’Union africaine.

Selon les informations récentes de l’EAC, les armées étrangères constituant la Force régionale doivent se partager le contrôle des localités de la province du Nord-Kivu après retrait du M23.

Ainsi, l’armée burundaise occupera les localités de Sake, Kilolirwe et Kitchanga; les armées sud-soudanaise et kenyane se positionneront à Rumangabo; l’armée kenyane toute seule cette fois-ci siégera à Kibumba, Tongo, Bwiza et Kishishe; alors que l’armée ougandaise prendra le contrôle de Bunagana, Kiwanja et Mabega.

Multiplication des appels au retrait de la Force régionale

L’intervention militaire de la Force régionale de l’EAC en République démocratique du Congo semble ne plus être « convaincante » et a suscité de nombreuses réactions depuis le début de cette année.

En effet, dans sa réflexion à l’occasion des dix ans de la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo ainsi que dans la région, le Docteur Dénis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, avait appelé au retrait de la RDC de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et au départ de sa Force régionale du territoire congolais.

Tout en appelant à une médiation sous l’égide d’un Président africain neutre, originaire d’un pays non limitrophe, pour initier une nouvelle dynamique vers une solution politique, Dénis Mukwege a dans sa réflexion affirmé que face à « l’échec des processus de négociations » en cours et à l’impasse politique, il est nécessaire de préconiser le retrait de Kinshasa de l’EAC, ce qui devait automatiquement entraîner le départ de sa Force régionale dans la partie Est du pays.

Le 1er février dernier dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, des acteurs de la société civile ont manifesté contre la présence de la Force régionale de l’EAC. Ils estimaient que cette Force ne parvient pas jusque-là à remplir sa mission qui est celle de rétablir la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo.

« Nous pensons que la East African Community se comporte en une M23 bis parce que là où le M23 est chassé, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est vient protéger ce secteur et empêche nos forces armées d’y entrer ! Et nous sommes malheureux par rapport à la Francophonie qui se tait et qui ne dit rien, l’Union africaine qui se tait et qui ne dit rien ! », affirmait un manifestant au micro de la RFI.

Pour sa part, l’opposant congolais Martin Fayulu a dans un communiqué rendu public le jeudi dernier, affirmé qu’au regard de la situation sécuritaire « chaotique du pays », la plateforme politique Lamuka appelle « tous les Congolais à une marche de résistance patriotique dans les grandes villes du pays, en date du samedi 11 mars pour entre autres, exiger le retrait immédiat des troupes de l’EAC du sol congolais ».

Monge Junior Diama



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