Le coordonnateur de Lamuka, Martin Fayulu a tenu, ce jeudi 2 mars, une conférence de presse au cours de laquelle il a accusé le Président de la République, Félix Tshisekedi d’entretenir la cacophonie dans la chaîne de commandement par le déploiement incompréhensible sur terrain d’une vingtaine de généraux en ce qui concerne la guerre
d’agression dans la
province du Nord-Kivu.
Pour preuve, Martin Fayulu a tenu à rappeler qu’en juin 2021, Tshisekedi s’était plaint qu’il a été menti sur les effectifs de 21.000 militaires en opération dans le territoire de Beni alors qu’en réalité il n’y en avait que moins d’un tiers.
Aussi, il a fait savoir qu’il avait été révélé que jusqu’au 18 août 2021, soit au 3ème mois de l’instauration d’un état de siège «inutile» en Ituri et au Nord-Kivu, au moins 74 millions de dollars avaient été débloqués à cette fin, dont 68% avaient été consommés par les différents états-majors à Kinshasa.
«La guerre dans la partie Est de notre pays doit cesser d’être un business!», a déclaré Martin Fayulu.
D’après le Président de l’ECiDé, Félix Tshisekedi s’est accordé avec Paul Kagame, «son partenaire fiable», pour précipiter, sans le consentement des Congolais, l’adhésion de la RDC à l’EAC, le 29 mars 2022.
«Curieusement, deux mois et demi après, soit le 13 juin 2022, l’armée rwandaise, se servant une fois de plus du label M23, a commencé sa croisade dans nos localités et villages du Nord-Kivu. Il n’est pas inutile de rappeler qu’à cette époque les FARDC furent contredites par M. Tshisekedi et son gouvernement quant à la présence de l’armée rwandaise sur notre sol. Nous savons que les députés et sénateurs ont plusieurs fois questionné le chef d’Etat major et le ministre de la défense sur le sujet, mais ces derniers semblent ne pas être très au fait de ce qui se passe», a-t-il indiqué.
Manifestement, selon Martin Fayulu, c’est une affaire entre deux partenaires, Tshisekedi et Kagame.
À cet effet, Martin Fayulu a accusé les deux partenaires (Tshisekedi et Kagame) de jouer une «comédie» sur les dos des peuples Congolais et Rwandais.
«L’absence évidente de soutien de la part des organisations telles que l’UA, la SADC, la CEEAC et la CIRGL et donc l’isolement de notre pays ne peut se justifier que par la faiblesse de la diplomatie congolaise et l’absence d’un leadership conscient des enjeux. Même pendant que la RDC assurait la présidence de l’UA, de la CEEAC et de la SADC, elle n’a pas réussi à amener ces organisations à condamner le Rwanda», a-t-il laissé entendre.
Pour Martin Fayulu, dans ces conditions, il est difficile que quelqu’un puisse venir en aide à un Etat qui refuse de déclarer la guerre contre son agresseur conformément à la Constitution et au droit international, qui refuse de fermer ses frontières avec le même agresseur et de rompre les relations diplomatiques avec ce dernier, un Etat qui refuse de doter son armée des moyens conséquents et qui ne peut mobiliser le peuple comme un seul homme contre cette agression.
«Cette complicité est préjudiciable à la Nation et l’expose clairement à sa perte. Nous sommes conscients que la guerre fait partie de l’histoire de l’humanité. Cependant, elle exige des responsables d’état des attitudes et des aptitudes intellectuelles, psychologiques, émotionnelles et philosophiques nécessaires pour conditionner et impacter tant le front militaire que l’ensemble de la population», a-t-il martelé.
Christian Okende
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