Ils sont victimes de ce qu’ils n’ont pas choisi. A l’est de la République démocratique du Congo particulièrement dans la province du Nord-Kivu, plus de 133 000 déplacés de guerre sont privés d’eau potable, d’installations sanitaires et de tout.
Dans une alerte lancée jeudi 22 février, Oxfam qui est ONG mondiale qui lutte contre les inégalités pour mettre fin à la pauvreté et à l’injustice, a sollicité une intervention d’urgence en faveur de ces communautés déjà bouleversées par les massacres interminables causés par les terroristes du M23, supplétifs de l’armée rwandaise.
« Plus de 133 000 personnes ayant fui les combats au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC vivent dans des conditions inimaginables, sans toilettes ni eau. Dans certains sites, nous construisons des douches et latrines d’urgence, distribuons aussi de l’eau mais les besoins à couvrir restent énormes. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais le reflet de tragédies humaines choquantes. Chacun de nous peut faire la différence. Nous appelons tous les acteurs pour une action concertée et financée pour un arrêt des combats et une assistance humanitaire suffisante à temps », a alerté Oxfam dans un communiqué.
Dans son rapport, Oxfam indique que plus de 180 000 personnes fuient les violences dans la province du Nord-Kivu. Les femmes qui s’aventurent à aller chercher de l’eau sont vulnérables et exposées à l’exploitation, ainsi qu’aux abus sexuels.
« Les femmes doivent parcourir jusqu’à 25 km pour aller chercher de l’eau, s’exposant ainsi à la violence des groupes armés. Les besoins dépassent largement les ressources disponibles, les sites sont surpeuplés, les gens dorment en plein air ou s’entassent dans des hangars, des hôpitaux ou des écoles, ce qui les rend inutilisables », a renseigné Justine Gomis Tossou, directrice pays d’Oxfam en RDC.
La même structure rapporte que ces déplacés sont obligés de payer 0,40 dollar américain soit plus de 1000 Francs congolais pour utiliser les toilettes ou les douches des communautés d’accueil, une somme qui est au-delà de leurs moyens puisqu’elles ont tout perdu dans leur fuite.
Certains de ces déplacés dorment à la belle étoile, d’autres dans des huttes de fortune, voire dans des hangars, sans une quelconque assistance.
La situation présente un risque élevé d’épidémie et d’insécurité alimentaire. D’ailleurs des cas de diarrhée dus au manque d’eau potable et d’hygiène, et des décès ont été répertoriés.
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