Le quatrième volume de la série Digital Indigenous donne carte blanche à DJ Kapwanthi. Le créatif malawite offre sept titres au rythme effréné et à l’optimisme à toute épreuve, disponible le 4 avril.
Les diggers de 1000Hz s’associent au DJ malawite Kapwanthi dans le nouvel opus de la série Digital Indigenous. En 2020, le label polonais commençait l’aventure avec Andy One et son EP Imba Africa. Le producteur et auteur-compositeur livrait alors un projet profond et personnel, abordant la religion, la solitude et l’unité. Ses thèmes s’accompagnait d’une bande-son à la fois traditionnelle et électronique, sur des airs de ngoni, de tumbuka, de reggae, de hip-hop et d’afropop. Pour le deuxième volume – et son PAM Club euphorique -, DJ Kainga, originaire de Lomwe au sud du Malawi, fusionnait les sonorités locales à des rythmiques électro et dancehall. Puis Happy Mphanda prenait la relève avec une prestation pleine d’émotion. Ses hymnes faites en famille (le groupe d’Happy est composé de ses frères et cousins) rendaient alors hommage à son jeune frère décédé Relke, et au peuple ngoni d’Afrique australe. Cette fois-ci, c’est au tour de DJ Kapwanthi, lui aussi lowme, de briller sur sept titres.
À la manière des pionniers du cruise beat nigérian, DJ Kapwanthi recoupe, édite et réimagine des extraits de films et de vidéos malawites et africaines. Et comme le cruise beat, sa musique se diffuse presque exclusivement via Whatsapp. Depuis son ordinateur, pris dans les méandres du logiciel FL Studio, le DJ réussit à mêler modernité et tradition, rythmes lowme et instruments régionaux. Sur des titres comme « MP4MP3 », « AVIMP3 » et « MOVMP3 », on entend le sansi. Ce cousin du mbira, un idiophone aux plaques métalliques, est très populaire au Zimbabwe et au Malawi. Sur d’autres morceaux pleins d’émotions comme « Wachitaya Chikond Changa » (Il a perdu mon amour) ou « Kdikakwatile Kubala » (Je vais me marier et accoucher), il utilise les sonorités locales pour transmettre des messages profonds. Sur un titre électro aux accents joyeux, le DJ remet en question la place du genre dans sa communauté. Digital Indigenous 04 : MP4MP3 raconte la joie, les espoirs et la résilience d’un peuple lowme longtemps discriminé, mais en chemin vers l’émancipation, et vers des jours meilleurs.
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