À la veille de la célébration de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, le Président national du parti Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP), Corneille Nangaa a peint un tableau socio-sécuritaire peu reluisant du pays et du climat pré-électoral tout aussi «inquiétant». 63 ans après, il a fait savoir que la RDC qui était censée franchir le seuil de la pauvreté pour jouer un rôle moteur dans le développement du continent, la démocratie participative, les libertés publiques et la promotion des droits humains, continue de marcher à reculons, sous l’oeil passif et quasi indifférent de son élite.
Dans un message patriotique adressé ce mercredi 28 au peuple congolais, l’ancien président de la CENI a laissé entendre qu’il est paradoxal et moralement inacceptable qu’une infime minorité, quasiment la même depuis des lustres, constituée de gens qui, à chaque rendez-vous de l’histoire, retournent leurs vestes «du bon côté» de la mangeoire au détriment de celui de l’histoire, que cette minorité s’accommode d’une autosatisfaction spécieuse et creuse au moment où la grande majorité silencieuse baigne dans l’indigence, la pénurie et la privation, devenue leur lot quotidien.
«Tous les droits ont été confisqués, jusqu’aux plus élémentaires. Nous avons le sentiment de nous disputer les acquis constitutionnels avec les institutions de la République qui en sont pourtant, et par obligation légale, gardiennes», a-t-il déploré.
Parlant de la situation sécuritaire, Corneille Nangaa a indiqué que le peuple congolais assiste impuissant à une sous-traitance de la gestion sécuritaire et à un carnaval d’armées étrangères «cossardes et inassimilables» dans une frondaison d’état de siège toujours «constipé et infécond».
«On se réveille chaque matin sur une mauvaise nouvelle. Massacre en Ituri; tueries à Beni; fosses communes à Rutshuru; affrontements armés à Masisi; congolais égorgés à Kwamouth; tueries à Lubumbashi et dans le Kongo-Central; affrontements mortels entre les Balengola et les Bambole à Kisangani ; et tutti quanti. Le pays est sécuritairement vermoulu du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest des populations étrangères envahissent le territoire (cas des forces négatives –UDA et consorts qui accompagnent les éleveurs Mbororo; des combattants Seleka), pendant que des forces négatives tant nationales qu’étrangères écument des pans entiers du territoire national», a-t-il fait remarquer.
La vérité du processus électoral
Le Président de l’ADCP a affirmé que le processus électoral est «non fiable et effronté» car, selon lui, est un «cocktail d’agrégats incomestibles».
«La cartographie électorale et statistiques des électeurs échafaudées, captieuses, désadaptées et inauthentiques; le tout assis sur une administration dont la composition de l’équipe dirigeante est estampillée irrégulière, contestée et monocolore, en sus d’être truffée de faux représentants de l’opposition, en violation des dispositions pertinentes de l’article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, déterminant la composition de celle-ci entre les forces politiques représentées au sein de l’Assemblée nationale», a-t-il fait observer.
Pour Nangaa, le climat pré-électoral est inquiétant. Ce qui le pousse à tirer quelques leçons non exhaustives du point de vue politique et de la gouvernance électorale. Car, d’après lui, avant d’évoquer le concept de la «vérité des urne », ils doivent pénétrer l’anamnèse de la «vérité du processus électoral».
Pour ce faire, Corneille Nangaa a martelé qu’il est donc impérieux que les acteurs concernés se mettent autour d’une table, discutent et affrontent ensemble les défis de la sécurité afin de conjurer toute perspective apocalyptique et s’accorder sur la marche du pays et la manière dont devront être organisées les élections afin d’en garantir la crédibilité, l’inclusivité, la transparence et l’équité.
Cependant, il a exigé un break du processus électoral, à l’évidence engagé «dans mauvaise direction» pour son évaluation exhaustive et sa requalification objective et consensuelle.
Par ailleurs, Corneille Nangaa annonce que son parti Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP) se réserve de présenter toute candidature aux élections dans leur format actuel.
«En attendant ce reformatage obligatoire, et donc inévitable, du processus électoral, l’ADCP demande à tous ses membres et partisans de demeurer mobilisés», a-t-il conclu.
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