En cinq mois des élections générales, le climat politique en République démocratique du Congo semble de plus en plus crispé. Outre les arrestations des opposants au régime en place, le député national et candidat déclaré à la présidentielle de décembre Delly Sesanga, en tournée politique à l’intérieur du pays, accompagné des cadres de son parti et de quelques journalistes, ont été victimes d’une attaque par des projectiles de toutes formes en date du samedi 29 juillet par un groupe de personnes hostiles dans la ville de Kananga en province du Kasaï Central.
En réaction à ces actes, deux autres potentiels candidats à la présidentielle, Moïse Katumbi et Augustin Matata Ponyo ont rappelé dans une déclaration commune que « la liberté d’expression et le droit de libre circulation étant garantis par la Constitution et les lois du pays ainsi que par les instruments juridiques internationaux dûment ratifiés par l’Etat congolais ».
« L’honorable Delly Sesanga, les membres de son parti politique ainsi que les journalistes qui l’ont accompagné ont droit d’en jouir pleinement sans aucune entrave comme tous les autres compatriotes », ont soutenu Matata et Katumbi.
Dans la même démarche, les présidents d’Ensemble pour la République et de Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) ont condamné ces actes de « barbaries et d’intolérance politique » à l’endroit de Président d’Envol et sa délégation. Ils ont aussi demandé qu’une enquête soit ouverte par les autorités pour identifier les auteurs et commanditaires afin qu’ils soient traduits devant la justice et sanctionnés.
En solidarité avec leur compère de l’opposition, Katumbi et Matata disent constater que la recrudescence des actes de violence a mené jusqu’à l‘assassinat du député national et porte-parole d’Ensemble pour la République, Cherubin Okende.
« Nous avons du mal à comprendre que les partisans de la violence ne désarment pas et donnent à penser qu’ils sont déterminés à aller le plus loin encore dans leur entreprise criminelle pour installer la terreur dans le pays en cette période pré-électorale. Aucun homme épris de justice ne peut cautionner de telles méthodes, car en démocratie la divergence d’opinion ne peut justifier le recours systématique à l’agression physique des adversaires politiques », ont-ils fustigé.
Tout en dénonçant l’insécurité à l’encontre des candidats présidents de la République et leurs entourages, Mapon et Katumbi ont demandé instamment à la MONUSCO, de mettre en place un dispositif sécuritaire approprié pour desdits candidats durant la période électorale.
« Il en va de la crédibilité et du caractère inclusif du processus électoral », ont-il insisté.
Nous ne sommes pas des ennemis
Un peu plus tôt, Moïse Katumbi déplorait le recours aux méthodes « barbares » contres les opposants. L’ancien gouverneur du Katanga a rappelé qu’il n’y a pas d’animosité entre les opposants et le régime en place.
« Ce n’est pas en jetant des pierres contre des opposants qu’on consolide la démocratie. Nous n’accepterons jamais que revienne la dictature avec son cortège de privation de liberté, d’arrestations arbitraires, de violations des droits de l’homme, de faux procès, de musellement des opposants », a exhorté Katumbi prêchant « l’amour, l’unité, la cohésion et non la haine, la division et le chaos ».
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