La Coordination des Opérations Électorales de LAMUKA, COEL a publié mercredi 05 avril, les résultats de son monitoring sur l’avancement des Opérations réalisées par la CENI.
Dans ce rapport, Jean-Félix Senga, coordonnateur de la COEL, une structure de Lamuka en matière électorale dit avoir constaté que la centrale électorale a fait du processus électoral son affaire privée.
« Cette dernière multiplie, en effet, des déclarations sans toutefois prendre en compte les tares relevées par la COEL et les différentes organisations de la Société civile, y compris les églises catholique et protestante, afin d’y apporter des correctifs attendus. Bien au contraire, elle ignore tout, continue son bonhomme de chemin, en faisant miroiter à l’opinion nationale et internationale, l’illusion des élections crédibles », a déploré cette structure de Lamuka qui rappelle qu’il a été relevé plusieurs irrégularités dans toutes les provinces depuis le lancement de l’opération d’identification couplée à l’enrôlement des électeurs.
Dans ses précédents rapports, la COEL dénonçait un certain nombre d’irrégularités liées aux problèmes techniques et logistiques des machines qui tombent régulièrement en panne, entraînant des fermetures des centres d’inscriptions pendant plusieurs jours, voire semaines.
« Certaines machines sont retirées de certains centres sans qu’on sache ce qu’on en fait; la détention des fiches d’identification, des cartes vierges et des kits d’enrôlement par certaines personnes non-membres de la CENI. Lors d’un accident vers Tshikapa au mois de février et récemment à Kasumbalesa, on a vu dans un véhicule des objets hautement sécurisés relatifs à l’enrôlement se déverser dans la chaussée. Les services de l’ANR ont eux aussi saisi des cartes d’électeurs. A Kinshasa, les citoyens ont vu des personnes sans qualité se promener avec des kits électoraux. Jusqu’à ce jour, on ne connaît pas les résultats des enquêtes promises par la CENI sur tous les cas connus; les requérants sont obligés de payer une somme d’argent soit auprès des policiers commis à la garde des centres, soit directement auprès des agents de la CENI, d’où le découragement de plusieurs citoyens », alertait cette structure.
Outre ces irrégularités, la COEL soutenait que dans le Nord-Kivu, les machines ne sont pas sécurisées et par conséquent certains groupes armés se sont emparé des machines, en plus de l’enrôlement des enfants et des mineurs âgés de moins de treize ans.
« A la lumière de ce qui précède, la COEL n’a plus aucun doute pour confirmer que Monsieur Dénis Kadima et la CENI sont déterminés à produire un fichier électoral totalement corrompu afin de faciliter la fraude électorale en faveur de Monsieur Félix Tshisekedi. De plus, M. Kadima crée un doute dans les esprits des Congolais quand il affirme avoir affecté les fonds prévus pour les scrutins dans l’opération d’identification et enrôlement des électeurs et n’avoir pas reçu l’argent de la part du gouvernement depuis octobre 2022 », souligne la COEL.
De ce qui précède, cette structure de Lamuka a invité la Commission électorale nationale indépendante à rendre public la cartographie des centres d’inscription pour les aires opérationnelles 2 et 3, comme ce fut le cas pour l’aire opérationnelle 1 et à publier, à ce stade, le nombre provisoire d’enrôlés par circonscription et par province et enfin donner le coût global, à ce jour, du processus électoral en cours.
« Au vu de ce que la CENI a réalisé depuis son installation, rien ne rassure qu’elle soit capable d’organiser en RDC des élections transparentes, impartiales et apaisées », craint Lamuka.
Dans ce contexte, Lamuka exige le plus urgemment possible, une réunion entre parties prenantes et la CENI pour évaluer le travail effectué et décider de façon consensuelle des mesures correctives en présence d’observateurs de l’Union Africaine, ceux de l’Union Européenne et ceux des États Unis d’Amérique pour s’assurer de la neutralité ou non de la CENI.
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