À Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, la structure humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place une nouvelle stratégie de lutte contre les violences sexuelles. En ce mois de septembre, l’ONG a décentralisé ses différents services sanitaires qu’elle offre gratuitement aux plus démunis centres de santé de Tshimputu et Nkonko 1, renseigne un document publié ce mardi par l’organisation que POLITICO.CD a consulté.
Selon Faida Kiamba, coordonnatrice pour MSF du projet de lutte contre les violences sexuelles à Kananga, la décentralisation de soins de santé permet de rapprocher les soins des victimes. A l’en croire, certaines victimes effectuaient des très longues distances pour atteindre l’Hôpital Provincial de Référence de Kananga (HPRK).
Les victimes, explique-t-elle, pouvaient arriver dans un très mauvais état, après plusieurs jours de marche. « Cette décentralisation leur permet un accès aux soins de santé proche de chez elles et donc de prendre en charge plus rapidement les victimes qui doivent avoir accès aux services de santé dans les 72h pour limiter les complications médicales », a-t-elle expliqué.
Dans les centres de santé de Tshimputu et Nkonko, plus de 330 patients y ont été soignés, depuis le début de cette année. Selon la coordinatrice, le MSF devra, d’ici fin septembre, se désengager de deux structures de santé pour passer totalement le relais aux autorités sanitaires locales.
« Nous avons pris le soin de faire une bonne passation des activités avec les prestataires de deux structures. Nous allons aussi fournir des intrants médicaux pour couvrir la prise en charge de victimes de violences sexuelles six mois après notre départ », a déclaré Faida Kiamba.
L’idée de MSF était aussi de renforcer la capacité du personnel de santé sur la prise en charge médicale et psychologique des victimes de violences sexuelles. C’est ce que ses équipes ont fait à l’HPRK ainsi que dans les sept autres structures de cette grande ville kasaïenne.
« Dans ce centre, nous avons été quatre à être formés. Grâce à cet appui, nous sommes désormais autonomes lors des consultations pour les victimes de violences sexuelles. En juillet dernier, nous avons reçu 40 patients », explique Denise, une infirmière du centre de santé Nkonko 1 dans la zone de santé de Tshika, qui a bénéficié d’un renforcement de capacité sur la prise en charge médicale et psychologique des victimes de violences sexuelles.
Le personnel est formé pour soigner tous les cas de violences sexuelles après le départ de MSF. Avec ce personnel, l’approche de soins décentralisés, combinée à la sensibilisation communautaire, est d’une grande efficacité dans l’octroi de soins aux victimes, précise ce cadre de MSF.
Odon Bakumba

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