L’embrasement entre Kinshasa et Kigali, déjà tendu depuis plusieurs mois, monte à nouveau d’un cran. Les forces armées congolaises ont accusé mercredi le gouvernement rwandais de « s’apprêter à envoyer ses troupes sur le territoire congolais ». L’armée a cité une déclaration datée du 18 juillet qui, selon les autorités rwandaises, « l’incursion ainsi annoncée serait justifiée par l’éminence d’une attaque supposée des FDLR/FOCA contre le Rwanda à partir du territoire congolais ».
Cette déclaration « n’existe pas et n’a jamais été publiée », a rétorqué Kigali mercredi soir. Dans un communiqué de presse consulté par POLITICO.CD, Kigali rejette les allégations émises par les FARDC et parle, à son tour, d’un prétexte invoqué pour justifier une attaque sur le territoire rwandais.
« Cette déclaration des FARDC n’est qu’un prétexte visant à escalader les hostilités avec le Rwanda et à justifier une attaque sur le territoire rwandais, malgré le fait que ces mêmes FARDC continuent de soutenir, d’armer et de combattre aux côtés de la milice génocidaire FDLR », insiste Kigali, dans ce communiqué signé par le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais.
« Comme nous l’avons rappelé précédemment, le Rwanda continuera à déployer des systèmes de protection contre la violation de son espace aérien et de ses frontières, et fera obstacle à tout débordement du conflit dans l’est de la RDC sur son territoire », martèle Kigali.
Face à ce que l’armée congolaise a qualifié mercredi de fallacieux prétextes de Kigali, les FARDC ont déclaré qu’il s’agit d’une fuite en avant destinée à préparer l’opinion à admettre et comprendre la commission, par les RDF, d’autres crimes « crapuleux » et actes de « violence ignobles » pour pérenniser « mort et désolation » ainsi que l’insécurité et la terreur dans la population congolaise.
Le Général Major Ekenge Bomusa Efmoni Sylvain qui a parlé au nom des FARDC a précisé que les RDF, qui sont déjà presents dans plusieurs localités de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo dans le Nord-Kivu, veulent officialiser leur presence sur le sol congolais et cacher, « effacer de la mémoire collective tous les crimes, massacres et autres atrocités déjà commis à Kishishe, Kalake et le 16 juillet dernier, à Bukombo dans le territoire de Rutshuru où ces terroristes ont fauché la vie à une vaingtaine de paisibles congolais ».
Les FARDC qui condamnent « cette duplicité et ruse » qui sont depuis toujours la seconde nature des RDF, ont indiqué que tout en étant respectueuse de tous les engagements internationaux et de l’intégrité territoriale de chaque Pays, l’armée congolaise ne permettra jamais de servir de base arrière à la déstabilisation d’un pays voisin à partir de son pays.
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