mars 29, 2024
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RDC : deux députés de l’Union sacrée accusés de protéger les opérateurs économiques étrangers spoliateurs de 14 mètres de la concession RVA-Ndolo


Dans un communiqué de presse rendu public ce vendredi 05 mai, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) a exprimé son indignation face aux informations faisant état d’un « soutien actif » de deux députés nationaux, membres de l’Union sacrée de la nation aux opérateurs économiques étrangers spoliateurs de 14 mètres de l’emprise publique attenante à la concession de la RVA-Ndolo, pour faire suspendre la démolition entreprise il y a deux jours de leurs constructions anarchiques par l’Hôtel de Ville de Kinshasa.

Selon les révélations faites par l’ACAJ, les deux députés nationaux « dûment identifiés ont, sur ordre d’une personnalité dont elle se réserve le droit de divulguer l’identité ultérieurement », fait tenir une réunion urgente de la commission de l’environnement de l’Assemblée nationale le jeudi 04 mai, au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur et sécurité aurait été « interpellé » sur ladite démolition, jugée illégale par l’Assemblée nationale.

« Bénéficiant de l’appui intéressé d’autres personnalités politiques, les députés ont exigé et obtenu, en violation des lois dont ils sont pourtant dépositaires, l’annulation pure et simple de la démolition desdites constructions anarchiques. Ce qui enfreint de manière délibérée la loi sur la libre administration des provinces et d’autres instruments juridiques nationaux pertinents », peut-on lire dans ce document consulté par POLITICO.CD.

Face à cette situation, l’ACAJ dit noter avec tristesse, le fait que l’Assemblée nationale a cessé d’être le creuset du slogan « le peuple d’abord » pour consacrer une justice à deux vitesses : sévère à l’égard des pauvres et complaisante pour les riches.

« Pourquoi cette subite prise de conscience de l’Assemblée nationale lorsqu’il s’agit d’une démolition concernant un opérateur économique expatrié, alors que dans le même contexte temporel plusieurs opérateurs économiques Congolais ont été victimes de cette opération salutaire des autorités urbaines sans émouvoir l’Hémicycle ? », s’est-elle interrogée dans sa communication.

« La défense des intérêts privés a pris le primat sur ceux de la collectivité »

Poursuivant son indignation, cette structure dit constater que les étrangers, « pompeusement présentés comme opérateurs économiques », se comportent en « conquérants et prédateurs » sur le sol congolais et obtiennent, à coup d’argent sale, tout ce qu’ils ne peuvent se permettre dans leurs pays d’origine.

Elle s’est également dite scandalisée par le « silence » du gouvernement central qui a pourtant l’obligation constitutionnelle de protéger le patrimoine foncier et immobilier de l’Etat et de combattre la corruption ainsi que le blanchiment des capitaux qui sous-tendent tous ces projets dits de développement et de modernisation du patrimoine de l’Etat.

Par ailleurs, l’ACAJ a attesté qu’à cette allure, si les mesures idoines de sauvegarde ne sont pas initiées, la République démocratique du Congo risque de se retrouver, dans quelques années, « privé de tout son patrimoine foncier et immobilier à cause de la boulimie financière de ses dirigeants ».

« Visiblement, la défense des intérêts privés a pris le primat sur ceux de la collectivité […] Au regard de la complicité avérée de plusieurs personnalités politiques, administratives et judiciaires dans cette mafia foncière et immobilière, il revient, d’une part aux citoyens et organisations de la société civile de se mobiliser pour systématiquement documenter ces faits de spoliation, de prédation et de blanchiment de capitaux qui prennent des proportions inquiétantes, surtout à la veille des élections », a expliqué l’ACAJ.

D’autre part, cette organisation de la société civile a appelé les citoyens congolais à assurer un plaidoyer actif auprès des Nations unies, des États-Unis et de l’Union européenne (UE) pour faire prendre des sanctions ciblées contre les dirigeants et personnalités politiques ainsi que les opérateurs économiques véreux qui tirent politiquement ou financièrement profit de ces actes de « spoliation et de prédation », qui selon elle, « hypothèquent gravement, non seulement les efforts de construction d’un État de droit et démocratique en République démocratique du Congo, mais également condamnent à la désespérance les générations futures ».

Ngobila appelé à poursuivre la démolition des constructions anarchiques sur les emprises publiques

Dans la chute de son communiqué, l’ACAJ a recommandé à l’Assemblée nationale de revenir aux bons sentiments pour faire triompher l’égalité de tous les congolais devant les lois du pays.

« Si elle n’en est pas capable, elle a l’obligation de demander au gouvernement d’indemniser tous les congolais lambdas victimes de démolition des constructions anarchiques dans la ville-province de Kinshasa. L’égalité de tous devant la loi constitue le socle essentiel de la démocratie », a martelé cette organisation de la société civile.

L’organisation coordonnée par Georges Kapiamba a en outre, demandé aux gouverneur et vice-gouverneur de la ville-province de Kinshasa, « d’ignorer » l’ordre manifestement illégal de l’Assemblée nationale et de poursuivre, sans désemparer, la démolition des constructions anarchiques sur les emprises publiques. Et au secrétaire exécutif de la Cellule Nationale de Renseignements Financiers (CENAREF), d’enquêter sur les faits de blanchiment des capitaux qui couvrent la spoliation du patrimoine foncier et immobilier de l’Etat.

Monge Junior Diama



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