avril 19, 2024
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Politics

RDC : le nouvel eldorado du cobalt


La situation de la RDC, 8ème pays le plus pauvre de la planète, est considérée comme une véritable « ineptie géologique » tant ses ressources naturelles sont abondantes. Cas typique du « mal hollandais », la RDC se repose essentiellement sur l’extraction de métaux rares (Nickel, cobalt), au détriment du reste de son économie. Pire, elle peine à exploiter ces ressources efficacement en raison de mineurs illégaux qui gangrènent le marché. Pour améliorer ses rendements, Kinshasa s’est donc tournée vers de grandes multinationales minières comme le groupe chinois CMOC, qui non seulement apportent leur savoir-faire, mais contribuent aussi au développement économique de ces régions souvent reculées, tout en offrant aux mineurs des conditions de travail décentes, dans le respect des standards internationaux.

Si riche et pourtant si pauvre

53 % du potentiel hydroélectrique de l’Afrique (13,5 % à l’échelle mondiale), deuxième plus grande forêt tropicale de la planète, sous-sol incroyablement riche ; nickel, chrome, or, pétrole, diamants, cuivre, … la RDC est un véritable eldorado des temps modernes. Mais c’est bien le cobalt, dont le pays dispose en surabondance (70% des réserves mondiales connues), qui fait la force de Kinshasa. Ce précieux métal est indispensable à la conception des batteries lithium-ion, que l’on retrouve aujourd’hui partout, des smartphones aux voitures électriques. Le cobalt représente donc une véritable opportunité pour la RDC. Il doit être un socle sur lequel elle peut s’appuyer pour relancer son économie, mais en aucun cas être son économie elle-même, comme c’est le cas actuellement.

En effet, en misant tant sur le cobalt, la RDC se place à la merci de son marché et des aléas du secteur. Ainsi, la suspension de l’exploitation de la mine de Mutanda (la plus importante mine de cobalt du monde) par le géant suisse Glencore en 2019 aurait directement impacté le PIB du pays à hauteur de 2%. Mais le véritable fléau qui menace la RDC reste l’occupation illégale des mines, qui empêche leur pleine exploitation. Ces « creuseurs artisanaux », estimés à plus de 200 000 sur l’ensemble du territoire, extraient illégalement le cobalt de plusieurs mines du pays. Au-delà des conditions de travail non respectées (pollution, travail des enfants, mauvais traitements, …) c’est un véritable commerce parallèle du cobalt qu’entretiennent ces mineurs, où règnent détournements et corruption. Pour apporter plus de formalisme aux mines artisanales, le pays peut toutefois compter sur le soutien des grands groupes miniers internationaux, comme la CMOC, pour offrir des conditions de travail, des revenus et un environnement corrects aux employés, et inciter les mineurs « artisanaux » à se tourner vers le système légal.

Renfort des multinationales

En plus d’apporter des compétences et capacités d’extraction bien supérieures à celles des mineurs artisanaux, les grands groupes miniers leur offrent aussi un cadre de travail plus sûr. Obéissant aux règles du droit international, ces groupes interdisent le travail des enfants et les maltraitances, et garantissent un certain nombre de droits à leurs employés, en termes de salaires, de congés, mais également de discrimination et d’égalité des sexes. Et concernant les populations impactées par l’exploitation des mines, les multinationales assurent, par exemple, le relogement des personnes expropriées. En 2022, la CMOC a ainsi réinstallé 83 ménages affectés par le projet d’expansion de son site de TFM, et octroyé des compensations financières à 2 713 personnes affectées par le projet.

En outre, pour éviter toute dégradation de la situation avec les populations locales, les multinationales disposent d’un personnel de liaison bien implanté. Ces agents de proximité permettent aux entreprises de bien cerner les attentes des locaux, et d’y répondre au mieux. Car au-delà de l’altruisme, les multinationales savent que leur réussite repose avant tout sur la santé, et plus largement le bien-être de leurs employés. Les grands groupes investissent donc massivement dans la construction de cliniques, de maternités, mais également dans des programmes de lutte contre les maladies transmissibles (paludisme, VIH). Et ils cherchent aussi à développer l’économie locale et les moyens de subsistance ; deux idées intrinsèquement liées dans ces régions essentiellement agricoles. Enfin, les multinationales agissent sur la société en profondeur, et en viennent à véritablement suppléer l’Etat dans ces territoires reculés. Elles prennent par exemple à leur charge les constructions de voirie, et participent aussi au développement durable, en construisant des écoles pour sensibiliser les générations futures, et en replantant des arbres pour préserver l’écosystème.



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