avril 19, 2024
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Politics

RDC: LUCHA s’oppose à la légalisation et la légitimation des milices locales comme « réservistes » de l’armée


Le lundi 06 mars dernier, l’actuel ministre congolais de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), Muhindo Nzangi Butondo était face à la presse locale à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il a abordé des questions liées à la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

Au cours de cette conférence de presse, Muhindo Nzangi Butondo avait fait quelques révélations dont la mise en place d’un dispositif législatif pour « légaliser » les milices locales dont les membres seront mis dans les mêmes conditions que les éléments des Forces armées congolaises.

Deux jours après, ces propos ne sont pas passés inaperçus dans l’opinion publique congolaise. Dans un communiqué rendu public ce mardi, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) a condamné avec véhémence les propos tenus par le patron de l’ESU, qui selon elle, mettent en évidence « l’incapacité criante » des autorités congolaises à sécuriser la population congolaise et leur pays aussi bien sur le court que le long terme.

« Nul n’ignore que, depuis des années, les groupes armés locaux commettent des crimes graves contre les populations civiles et que certaines d’entre elles, à l’exemple du NDC-R, sont en collision avec des États étrangers », expliqué la LUCHA dans son communiqué.

Pour cette organisation de la société civile, l’idée d’apporter un appui et une légitimité à des milices comme l’annonçait Muhindo Nzangi est « inacceptable », car cela représente une « insulte » pour les populations victimes de leurs actes qui attendent toujours justice.

Suivant la même logique, la LUCHA a affirmé que ces pratiques détruisent davantage l’armée nationale qui est déjà suffisamment « affaiblie » et compromettent le processus de PDDRCS qui peine à se mettre en œuvre; en même temps elle accorde un prétexte de plus aux États agresseurs de la RDC et pose les bases d’une insécurité permanente sur le long terme.

« Cette approche est inefficace, dangereuse et irresponsable comme stratégie de sécurisation des Congolais », a renchéri la même source.

La LUCHA a aussi exprimé ses regrets du fait que les autorités congolaises peinent à cerner leurs responsabilités dans la détérioration de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu et continuent à prendre des mesures totalement « irréfléchies » qui pourraient selon elle, hypothéquer la sécurité des congolais pour des années.

« Alors que l’état de siège qui détourne l’armée de sa mission régalienne n’a toujours pas été levé et que les troupes de l’EAC qui se comportent en supplétif du M23 continuent d’être déployées avec l’accord du président Félix Tshisekedi, la décision d’appuyer et de légaliser les milices locales est clairement la preuve d’une gouvernance sécuritaire par tâtonnement », s’est indigné la LUCHA.

La clarification du gouvernement

Au cours du briefing presse tenu mardi, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya Katembwe est revenu sur cette épineuse question qui a défrayé la chronique et provoqué un tollé dans l’opinion.

Dans son speech, le porte-parole du gouvernement congolais a affirmé que les réservistes ne deviendront pas des militaires, parce que « ce n’est pas un service permanent », mais plutôt un service circonstanciel.

« Pour ceux qui seront ou qui pourront aller à la réserve estiment qu’ils veulent aller dans l’armée il y a un cursus militaire qu’il faut suivre en ce moment là », a-t-il expliqué avant d’ajouter que le gouvernement cherche avant tout à faire un corps structuré, organisé, avec des conditions d’admission qui permettront que les compatriotes qui pourront en faire partie soient des compatriotes qui sont dignes moralement, physiquement ou au plan de l’âge pour aller défendre les intérêts de la patrie.

« Voilà la philosophie du texte qui a été adopté, je pense que tout le monde devrait avoir cette compréhension pour ne pas prêter à confusion ou ne pas laisser penser qu’il y a une volonté de prendre dans ce corps des personnes qui ne justifient pas d’une bonne moralité ou qui sont auteures des crimes. Il est hors de question que ça soit le cas », a-t-il renchéri.

Pour Patrick Muyaya, parmi les conditions prévues pour faire partie de ce corps des réservistes, y figurent l’obligation d’être de nationalité congolaise, d’être âgé de 18 ans révolu, de jouir d’une très bonne moralité et de n’avoir jamais été condamné pour une quelconque forme de crime.

Monge Junior Diama



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