Le Président Kenyan William Ruto a répondu aux critiques du Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi, sur l’efficacité de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est déployée dans l’Est de la République démocratique du Congo pour combattre les groupes armés, particulièrement le mouvement terroriste du M23 afin d’y imposer la paix.
Au cours d’une interview, le président William Ruto a affirmé que la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est a fait en six mois, ce que le gouvernement congolais n’a pas réussi à faire les trente (30) dernières années. Le Kenya, pays contributeur dans cette force militaire de l’EAC a aussi noté que d’énormes progrès ont été réalisés sur les lignes de front.
« Que nous soyons la bienvenue ou pas en RDC, c’est notre région. Pour votre information, lorsque nous sommes arrivés, le Kenya était le premier en novembre de l’année dernière, le M23 était à 7 km de Goma. Je peux vous assurer aujourd’hui que nous avons depuis, obtenu une cessation des hostilités les trois derniers mois et le M23 est loin de Goma. Nous avons stabilisé la zone», a argué le Chef de l’Etat Kenyan.
Parlant justement de progrès réalisés depuis l’arrivée de la force régionale en novembre 2022, William Ruto dont le pays assure le commandement a mentionné entre autres; le cessez-le-feu et l’identification d’un site qui devrait permettre à cantonner les terroristes du M23.
Cependant, il a rappelé que lors du tout dernier sommet des États membres de l’EAC tenu à Bujumbura au Burundi, le gouvernement congolais avait soulevé quelques contraintes liées au choix du site du cantonnement du M23 notamment; le problème d’eau, de routes etc. C’est ainsi que le sommet a résolu de dépêcher une mission conjointe avec les autorités congolaises afin de repérer un nouveau site.
« Les deux derniers jours, il y a eu une mission de repérage et d’identification du site de cantonnement du M23 entamée par les pays membres de l’EAC. Nous avons fait d’énormes progrès dans la stabilisation de l’est de la RDC. Le M23 a été repoussé et ils ont accédé au programme de cantonnement. Il y a une vraie chance que le M23 soit cantonné », a-t-il déclaré.
Alors que Kinshasa menace de retirer les troupes de l’EAC accusées de complicité avec le M23, le Président kenyan a montré que l’EAC n’est pas visiblement prête à quitter le territoire congolais.
« Nous ne nous éloignerons pas des habitants de la RDC. Le problème de la RDC est notre problème. Nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux. C’est pourquoi la région a décidé d’intervenir », a déclaré William Ruto.
Déjà en froid depuis plusieurs mois avec l’EAC, Félix Tshisekedi ne rate pas le coche pour critiquer ouvertement la force régionale qui, en lieu et place d’accomplir son mandat « offensif », se complait à cohabiter avec les terroristes du M23, qu’elle est censée combattre dans le Nord-Kivu. Quoique le mandat de cette force a été prorogé de trois (3), Félix Tshisekedi et son gouvernement ont imposé des conditions.
« Ce nouveau délai sera assorti d’une évaluation de la situation. Manifestement, il y a des problèmes avec cette force régionale. La première raison qui nous pousse à nous poser des questions, c’est le rôle assigné à cette régionale qui n’est pas rempli. Il y a dans certaines régions, une cohabitation observée entre les contingents de la force régionale et les terroristes du M23. Cela n’était pas prévu au programme. Il était question de contraindre ces forces du M23 au cessez-le-feu, au retrait et au cantonnement », a déclaré Félix Tshisekedi.
Pendant que le président kenyan parle du cantonnement, le M23 a, dans sa récente communication déclaré qu’il n’y aura pas de cantonnement et ou processus de désarmement sans dialogue direct avec le gouvernement congolais.
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