mars 28, 2024
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Politics

Yolande Makolo clarifie les propos de Kagame: « le Rwanda n’a pas l’intention d’expulser ou d’interdire les réfugiés »


S’adressant devant le Sénat de son pays le 09 janvier dernier, le Président rwandais Paul Kagame laissait entendre, que le Rwanda « ne pouvait plus accueillir de réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo », fuyant particulièrement les violences des terroristes du M23 dans la province congolaise du Nord-Kivu.

Pour Paul Kagame, « il y a un type de réfugiés qu’il pense que son pays n’acceptera plus », car il ne peut plus continuer à accueillir les réfugiés pour lesquels « plus tard le Rwanda sera tenu comme responsable d’une certaine manière voir même insulté », déclarait-il.

« Tous ceux qui pensent que c’est le problème du Rwanda et non pas celui du Congo, premièrement, retirez les Congolais qui sont ici. Ceux qui arrivent tous les jours, à cause des actions de leur gouvernement et des institutions, qui disent que le gouvernement ne fonctionne pas correctement, ce n’est toujours pas mon problème. Et si c’est mon problème, c’est le vôtre aussi, en tant que communauté internationale, ce sont à eux que je m’adresse, c’est autant votre problème que le mien », renchérissait Paul Kagame dans son speech devant les sénateurs rwandais.

Si cette prise de position du chef de l’État rwandais a apriori satisfait le régime de Kigali, elle n’est tout de même pas passée inaperçue dans l’opinion publique internationale et a tout de même reçu quelques critiques remarquables dont celles de Lewis Mudge, Directeur de Human Rights Watch en Afrique centrale.

Pour tenter d’éclairer l’opinion quant aux propos « incompris » de Paul Kagame, la porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo, a présenté mardi 10 janvier, quelques éléments de précision sur le discours du numéro un du régime de Kigali.

« Le Rwanda n’a pas l’intention d’expulser ou d’interdire les réfugiés. Nous accueillons toujours les personnes fuyant l’insécurité, la persécution et la violence. Nous demandons à la communauté internationale de prendre la responsabilité de trouver une solution durable pour ce groupe oublié de réfugiés de la RDC », a-t-elle déclaré.

Avant d’affirmer qu’au lieu de révéler le défi d’apporter la sécurité et la paix dans la région, « certains médias ont plutôt choisi de déformer » l’appel de Paul Kagame au « leadership et à la responsabilité » comme menace d’expulsion ou d’interdiction des réfugiés.

« Ce que le président a abordé, c’est l’hypocrisie flagrante en critiquant le Rwanda qui est simultanément accusé de l’échec de l’État en RDC, et qui est ensuite censé accueillir ceux qui cherchent refuge contre les conséquences de cet échec », a-t-elle renchéri.

Dans le même registre, Yolande Makolo a indiqué que pointer du doigt son pays comme instigateur de la situation sécuritaire « chaotique » qui règne dans la partie Est de la RDC ne servira à rien et continuera à accentuer les tensions qui multiplieront le nombre de réfugiés congolais vers le territoire rwandais.

« Rien ne changera jusqu’à ce que la communauté internationale et le gouvernement de la RDC cessent de se soustraire à leurs responsabilités et commencent à s’attaquer aux véritables causes de la crise. Blâmer le Rwanda trahit les citoyens des deux côtés de la frontière, alimente les discours de haine/la persécution, provoquant la fuite d’encore plus de citoyens congolais », a-t-elle argué.

Il sied de noter que l’accroissement de la violence par les terroristes du M23 dans la partie Est de la RDC a afflué le nombre de congolais trouvant refuge dans certains pays voisins y compris le Rwanda. D’après un rapport de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), au mois de novembre dernier, au total 72.000 réfugiés congolais se trouvaient sur le territoire rwandais.

Monge Junior Diama



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