Dans le cadre du déploiement de la force régionale des États membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) pour pacifier la partie orientale de la RDC tourmentée par une centaine de groupes armés locaux et étrangers, auteurs de plusieurs exactions, le Soudan du Sud a envoyé mercredi son contingent d’environ 750 hommes, rejoignant ainsi le Kenya, le Burundi et l’Ouganda.
Au cours d’une cérémonie organisée ce même mercredi, le Président sud-soudanais Salva Kiir a fait ses adieux aux troupes des Forces de défense populaires du Sud-Soudan (SSPDF) qui ont rejoint la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) dans le cadre de la mission de maintien de la paix dans l’Est de la RDC.
En réaction, le candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023, Moïse Katumbi qui, depuis l’annonce de sa candidature critique ardemment la politique sécuritaire de son ex-allié Félix Tshisekedi, estime que faire appel au Soudan du Sud qui a lui-même sollicité l’appui de l’Ouganda pour sa sécurité, c’est réduire l’armée congolaise (FARDC).
« Hier les Kenyans. Aujourd’hui les Sud-Soudanais qui eux-mêmes font appel aux Ougandais pour leur sécurité. À quoi joue-t-on ? », s’est interrogé Moïse Katumbi.
Pour le président du parti politique Ensemble pour la République, les Forces armées de la RDC ont besoin des moyens conséquents et d’un allié stratégique « irréprochable » pour restaurer la paix sur l’ensemble du territoire national.
« Arrêtons de réduire nos Forces armées de la République Démocratique du Congo une force assistée. Le seul appui dont notre armée a besoin ce sont des moyens et un allié stratégique irréprochable », a martelé l’ancien gouverneur de la province du Katanga.
Il y’a quelques jours, Katumbi a recommandé au gouvernement, dans une déclaration répondant à l’appel à la mobilisation générale lancé par le Chef de l’Etat, d’éviter de recourir aux troupes étrangères dont les gouvernements sont accusés ou soupçonnés de prêter main forte aux rebelles et autres groupes armés.
A la place, il a proposé au gouvernement de doter les FARDC des moyens financiers nécessaires pour son équipement.
En outre, Moïse katumbi a notamment proposé de doter les soldats qui sont déployés au front des moyens dignes en comparaison de ceux qui sont alloués aux Institutions. Pour lui, les forces armées doivent se sentir soutenues, encadrées, motivées et bien payées.
Dans la même logique, il a rappelé l’urgence de mobiliser les moyens financiers pour soigner les blessés et soutenir les veuves et les orphelins dont dit-il, « la situation de précarité actuelle est un élément de démotivation de des troupes au front ».
S’opposant au déploiement de la force régionale de l’EAC constituée des armées de l’Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Kenya, Burundi et Soudan du Sud, MK a suggéré au gouvernement congolais de faire appel aux troupes d’un allié solide, constant et impartial comme l’Angola, capable de soutenir les FARDC et d’appuyer leur réorganisation.