Kikento, « le pouvoir féminin » en langue lari, marque le retour très attendu des Mamans du Congo. Disponible le 3 mars, cet EP réunit à nouveau le groupe brazzavillois et le beatmaker français Rrobin.
Portées par le charisme de la chanteuse Gladys Samba et les productions électroniques du français Rrobin, les Mamans du Congo sont de retour avec un nouvel EP. Dans la lignée de l’opus éponyme qui les révelait en 2020, Kikento est un manifeste pour l’émancipation de la femme congolaise. Sur les lignes d’une basse mariée aux notes oniriques des percussions, à la croisée des mondes entre rythmes de la province du Kongo Central, rap et afrobeats, les Mamans chantent la libération, l’indépendance, la modernité et les traditions. En attendant la sortie du projet le 3 mars et une tournée, deux extraits sont d’ores et déjà disponibles.
« Ntima », le coeur en lari, aurait aisément pu figurer sur le premier album du groupe. La douceur de la voix de Gladys Samba, sublimée par les choeurs, est apaisante, digne d’une de ces berceuses lari transmises de mère en fille. Pourtant, le sujet traité est d’une profonde tristesse. « Au tout début de notre relation, je t’avais pourtant dit que j’avais du mal à vivre ma stérilité. Malgré cela j’ai élevé avec amour les enfants de ton premier mariage. Voilà qu’aujourd’hui j’en fais les frais ! » se lamente l’artiste de Makélékélé auprès d’un mari fictif. Son coeur est « plein de sang », lourd. La stérilité reste un sujet tabou et mal vu au sein de la société congolaise, et les femmes en subissent souvent les conséquences dans leur foyer. Le refrain est alors un cri du cœur, dont la structure en question-réponse reprend celle des comptines ou des parties de cache-cache enfantines.
Le second single, « Sala Sala », est bien plus dynamique. Sur une production qui oscielle entre house et funk frénétique aux 130 BPM, les Mamans enjoignent à l’effort et au travail. « N’accusons pas le kundu (la sorcellerie) mais arrêtons la paresse en mettant l’accent sur le travail. Tous les corps de métiers sont concernés par cet appel, le moindre effort est décrié. C’est de sensibilisation : que celui qui se laisse aller n’accuse pas les autres d’être méchants parce qu’ils ne prennent pas soin de lui. Sala mbo wa dia (pour manger, il faut travailler) ». Avec ce nouvel EP Kikento, les Mamans du Congo offrent une vision alternative du futur du pays et du continent, dans laquelle les femmes ont le pouvoir et la volonté de changer leur destinée.
Écoutez « Sala Sala » dans notre playlist « Songs of the Week ».
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