septembre 8, 2024
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RDC : HRW déplore la réponse «inadéquate» du gouvernement dans le conflit Teke-Yaka à Kwamouth


Dans un rapport publié ce jeudi 30 mars, Human Rights Watch (HRW) a fait savoir que le gouvernement congolais devrait traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers dans le territoire de Kwamouth dans la province du Maï-Ndombe afin d’éviter la récurrence de violences communautaires perpétrées entre juin 2022 et mars 2023.

Selon cette organisation internationale de droits humains, ces violences ont fait au moins 300 morts lors de cycles d’attaques et de représailles.

Ce rapport note, en effet, que des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre, ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé. Certains membres des forces de sécurité congolaises déployées pour endiguer les violences auraient commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles.

«Le gouvernement n’a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n’a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50 000 personnes déplacées par les violences. Les autorités devraient mener une enquête complète et impartiale sur les tueries, traduire les responsables en justice et faciliter l’accès à l’aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin», a déclaré Thomas Fessy, chercheur senior sur la RDC à Human Rights Watch.

Devant ces violences communautaires, HRW indique que les forces de sécurité congolaises ont finalement procédé à des arrestations. Le tribunal militaire a jugé au moins 115 personnes accusées d’actes de terrorisme, de meurtres, d’incendies criminels, d’association de malfaiteurs, de possession illégale de matériel militaire et de pillage. De sources judiciaires, près de 300 autres personnes étaient en détention et faisaient l’objet d’une enquête en rapport avec les violences, au moment de la publication de ce rapport.

Aussi, quatre (4) membres des forces de sécurité congolaises ont été condamnés à mort pour l’exécution extrajudiciaire d’assaillants capturés, et huit (8) autres ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour des exactions commises au cours d’opérations menées en réponse aux violences de Kwamouth. Quarante-un (41) autres soldats et policiers ont été placés en détention et font l’objet d’une enquête.

«Le 15 novembre, la police nationale congolaise a émis un avis de recherche pour insurrection contre six hommes soupçonnés de compter parmi les principaux instigateurs des violences. Cependant, le gouvernement a depuis désigné certains d’entre eux comme médiateurs entre les communautés. Depuis le mois de décembre, des centaines de Mobondo qui s’étaient rendus ont été transférés dans des centres d’enrôlement et de formation de l’armée, sans que leur participation éventuelle à des exactions n’ait été dûment vérifiée», a révélé HRW.

Pour HRW, le gouvernement congolais devrait développer une stratégie à long terme pour renforcer la sécurité dans le territoire de Kwamouth et autour de celui-ci. Le gouvernement, avec l’aide internationale, devrait fournir l’aide humanitaire, les soins de santé ainsi que le soutien psychosocial et à la santé mentale nécessaires aux personnes qui en ont besoin.

À en croire HRW, le gouvernement devrait également solliciter une aide internationale pour réparer et reconstruire les habitations ainsi que les écoles et centres de santé en vue de faciliter le retour volontaire et en toute sécurité des personnes déplacées.

« La réponse du gouvernement congolais à la crise du Kwamouth, qui dure depuis des mois, est totalement inadéquate », a déploré Thomas Fessy tout en soulignant que l’absence de solutions significatives et durables s’agissant des redevances coutumières, du régime foncier et de l’obligation de rendre des comptes pour les atrocités passées exposent les communautés à des cycles de violence et de représailles encore plus meurtriers.

Christian Okende



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