novembre 22, 2024
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RDC: l’ambassadeur congolais à Paris rappelé à Kinshasa pour non-versement de 2,5 millions d’euros de recettes au Trésor Public


Le Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula a rappelé à Kinshasa l’ambassadeur de la RDC à Paris pour un présumé détournement d’un montant de 2 millions d’euros en 11 mois seulement de gestion de l’ambassade après les conclusions du rapport de la mission de contrôle de gestion financière.

Dans un message envoyé au concerné parvenu à POLITICO.CD ce jeudi 29 décembre, une équipe de la Commission mixte permanente du ministère des Affaires étrangères, du Budget et des finances a donné les conclusions de sa mission de contrôle à l’ambassade de la RDC à Paris en date du 2 novembre 2022.

Il ressort dans les conclusions qu’un déficit de trésorerie d’un montant de 1.759.193,17 euros pour la période de janvier à novembre 2022, provenant du non reversement ; le non versement au profil du trésor public des recettes dûment comptabilisées d’un montant de 2.570.879,59 euros, réparties comme suit sur 3 exercices, à savoir : 480.436 euros pour 2020, 1.196.494 euros pour 2021 et 893.949,59 euros pour 2022.

« En sus de es malversations financières dont votre responsabilité personnelle semble engagée pour un montant de 2.653.142,76 euros en 11 mois seulement de gestion de l’ambassade, la mission de contrôle a également relevé les abus suivants dans la gestion des finances de l’ambassade ; abus curieusement acceptés, cautionnés et tolérés par vous alors que vous deviez, en responsable, y mettre fin et solliciter l’avis de la hiérarchie quant à ce», a déclaré Christophe Lutundula.

Il s’agit à l’en croire, de l’octroi au personnel diplomatique des primes allant de 2.800, euros à 4.000, euros par mois, sans autorisation ni information de la Centrale; l’octroi des frais de scolarité mensuels d’un montant global de 5.400€/mois au personnel diplomatique, variant de 400€ à 1000€, toujours sans autorisation ni information de la Centrale; l’octroi des aides financières, d’un montant de 14.000€ par mois, pour les diplomates allant de 1000€ au Premier Secrétaire, à 2000€ au Ministre Conseiller ou Chargé d’affaires a.i, et d’une somme de 10.000, € pour les engagés locaux, à raison de 500, € par personne pour 20 engagés locaux.

Sans oublier, la fixation, sans se référer à la circulaire du Ministère du Budget ni informer la Centrale, des frais des missions, d’une durée permanente et uniforme de 10 jours pour les diplomates, à un montant forfaitaire, pour la durée de cette période, de 2.500 € pour le premier secrétaire jusqu’à 3.950€ pour le Ministre.

«Aucune précision n’a été donnée si ces missions se déroulaient au sein de la juridiction ou en dehors de celle-ci», a indiqué le VPM des affaires étrangères.

À cela s’ajoute, dit-il, le versement aux diplomates des indemnités de logement en lieu et place, du paiement des loyers aux bailleurs, d’un montant mensuel de 25.000€, soit 300.000€ par an, aux huit diplomates, à raison de 2.000€ pour le 1er Secrétaire, 2.500€ aux 5 agents de grade de Deuxième Conseiller, 3000€ au premier conseiller, 3.500€ au Ministre Conseiller et 4.000€ à l’ancien Chargé d’affaires a.i, portant le grade de Ministre Conseiller et qui, quoique n’étant plus Chargé d’affaires après la nomination d’un ambassadeur, a continué à se faire prévaloir de ce titre et à bénéficier de ces avantages, du reste indus.

«Au regard de tous ces manquements aux dispositions de la loi sur les finances publiques et de ces paiements non autorisés, il ressort que, le Chef de cette Mission Diplomatique a transformé la caisse de l’Ambassade en une caisse privée, gérée sans respect des principes élémentaires d’orthodoxie financière et au mépris tant des dispositions légales sus mentionnées que des autorisations de la hiérarchie», a-t-il laissé entendre.

Et de déclarer : «En conséquence, vu la gravité des faits relevés dans ce rapport, je demande au Secrétaire Général aux Affaires Étrangères, qui me lit en copie, de confirmer votre rappel à Kinshasa avant le 15 janvier 2023, non seulement pour consultation, mais aussi et surtout pour être entendue sur ces malversations devant une commission de discipline. Il devra, à cet effet, ouvrir dès votre arrivée à Kinshasa une action disciplinaire contre vous».

Christian Okende



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