Le 13 septembre 2022, l’Afdi Normandie, Horizons Solidaires et Guinée 44, membre du CFSI, se sont associés pour organiser une conférence sur le thème des interdépendances entre les filières lait du Grand Ouest et d’Afrique de l’Ouest.
L’événement s’est tenu à l’occasion du Salon international de l’élevage à Rennes. Dans la lignée des actions menées par le CFSI en soutien à la campagne N’exportons pas nos problèmes, il s’intègre dans une série d’événements plus large, dont l’objectif est de trouver des solutions innovantes qui allient les compétences des entreprises, du secteur public et du monde associatif pour promouvoir une filière lait responsable ici et là-bas.
Il a réuni des acteurs de la filière et de l’interprofession du lait française autour d’intervenants tels que :
- Abdelmajid Ali Dandakoye, responsable pour l’ONG nigérienne Karkara ;
- Christian Corniaux, chercheur au Cirad ;
- Pascal Ferey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche ;
- Stéven Le Faou, consultant et auteur d’un diagnostic sur l’état du dialogue régional entre les filières laitières Pays de la Loire et Afrique de l’Ouest ;
- Christophe Miault, Administrateur de la coopérative Terrena ;
- Benoit Rouyer du Cniel.
Avec 4 litres produits sur 10 exportés, la France est le 4e exportateur de lait mondial. 3e pays exportateur de lait en Afrique de l’Ouest, le lait peut être commercialisé sous forme de lait entier ou de poudre de lait ré-engraissée, à des prix jusqu’à 50 % moins chers que le lait local. Deux questions s’imposent aux acteurs de la filière lait française : quel intérêt ont-ils à mettre sur le marché un produit de moindre qualité, en tirant les prix vers le bas ? Ne devraient-ils pas se différencier en exportant des produits à haute valeur ajoutée, notamment en adoptant des pratiques écologiquement et socialement plus responsables ?
Depuis quelques années, l’Afrique de l’Ouest voit naître une nouvelle catégorie de consommateurs, prompt à consommer des produits à base de lait local. Face à la concurrence déloyale des importations de lait à bas coûts, des acteurs de la société civile se mobilisent pour faire gagner au lait local des parts de marché. Pour exemple, des actions de plaidoyer sont menées au Niger pour pousser les industriels à incorporer 10 % de lait local dans leurs produits à l’horizon 2025. Dans ce pays, 81 % de la population pratique l’élevage et 20 % en vit exclusivement.
Dans le même temps, la campagne Mon lait est local, lancée en 2018 dans plusieurs pays sahéliens, a permis de faire bouger les lignes au Nord, via notamment son pendant, la campagne européenne N’exportons pas nos problèmes. Ainsi, en France, l’interprofession laitière réfléchit à limiter les excédents de production et essaie d’accompagner la montée en gamme des produits afin de réduire l’exportation de produits à vil prix, concurrençant les productions ouest-africaines.
Le développement de la filière lait en Afrique de l’Ouest représente une opportunité cruciale de création de revenus pour les producteurs. Dans ce sens, le CFSI et ses partenaires se mobilisent pour soutenir le secteur en finançant ses activités. Les succès des projets de collecte de lait mis en œuvre dans plusieurs pays témoignent de la capacité du lait local à gagner des parts de marché.
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