juillet 27, 2024
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Politics

Affaire Bujakera: la défense demande à nouveau sa remise en liberté, la prochaine audience prévue le 08 mars


Le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a décidé de renvoyer au 8 mars prochain, l’audience dans le procès du journaliste Stanislas Bujakera,directeur de publication adjoint du site Actualite.cd.

L’audience qui s’est tenue ce vendredi 23 février à la prison centrale de Makala, a été reportée pour permettre la désignation d’un expert chargé d’authentifier les documents sur lesquels se basent les accusations de l’Agence nationale des renseignements (ANR) contre le journaliste.

Un premier expert désigné par le tribunal s’était désisté après deux mois sans avancée. L’expertise porte sur le sceau falsifié, dont le spécimen de l’ANR diffère de celui de l’accusation.

Selon Maître Jean-Marie Kabengela, avocat de Stanis Bujakera, dans une interview accordée à la presse à l’issue du procès, le tribunal s’est dit en difficulté pour trouver un expert apte à mener la contre-expertise demandée sur le document au cœur de l’accusation, attribué à l’Agence Nationale des Renseignements.Le dossier semblerait « vide »aux yeux de la défense.

« Le tribunal, lorsque le dossier a été ouvert, a constaté qu’il se trouvait en difficulté de désigner un expert pour faire le rapport de contre-expertise. Ce qui a motivé le tribunal à renvoyer l’audience à deux semaines », a indiqué Jean-Marie Kabengela, avocat de Stanis Bujakera.

Face à ces interrogations et au blocage du dossier, Me Kabengela estime que son client, détenu depuis 6 mois, peut désormais bénéficier d’une remise en liberté conditionnelle.

« Et nous avons profité pour que la chambre du conseil soit ouverte aux fins de demander la liberté provisoire au profit de notre client, ce qui a été fait. Nous avons postulé pour la liberté provisoire et nous pensons que tout compte démontrer que le dossier est vide et que le tribunal cherchait à savoir qu’est-ce qu’il y a dedans […] je pense qu’avec toutes les garanties qu’offre notre client, notamment l’adresse connue, il se propose de ne pas entraver le cours normal de procédure, il se dispose également à payer le cautionnement à la hauteur que fixera le tribunal, je pense que cette fois-ci c’est la bonne, le tribunal pourra accéder à notre demande de liberté provisoire en faveur de notre client Stanis Bujakera », a indiqué Me Kabengela.

Lors de l’audience, le ministère public a demandé pour sa part au tribunal de rejeter cette demande de remise en liberté provisoire estimant que la fuite du journaliste est à craindre.

« Il n’a pas de domicile fixe au pays. Il n’a jamais voulu qu’on plaide cette affaire dilatoire sur dilatoire. Le prévenu veut rester en prison depuis le début, il ne veut pas qu’on vide le dossier », a souligné le ministère public.

Toujours d’après cet officier, le ministère public a quitté l’étape de preuves pour les indices de culpabilité. À cet effet, pour lui « nous devons condamner , celui qui est déjà condamné »

Maître Charles Mushizi,avocat du conseil du journaliste, a balayé d’un revers de la main cet argument. À l’en croire, l’affaire est plutôt « dans la phase juridictionnelle où la liberté provisoire est demandée devant le juge ».

En outre, il a fait savoir que le journaliste de Jeune Afrique ne peut faire « entrave à la justice » même si certains membres de sa famille ne vivent pas au pays. Cependant, son « centre d’intérêt principal c’est ici en RDC là où, il exerce son métier de journaliste »

Après avoir écouté les deux parties, le tribunal promet de répondre sur la requête de la remise en liberté provisoire endéans 48 heures. Cette demande intervient après les déclarations du président Tshisekedi, qui a promis de suivre personnellement ce dossier qu’il juge problématique. La défense espère que ces éléments permettront cette fois à la justice d’accéder à sa requête.

Les avocats de Stanislas Bujakera ont renouvelé leur demande de contre-expertise de ces documents, mettant en doute leur authenticité. Ils ont également sollicité une nouvelle fois la mise en liberté provisoire de leur client, détenu depuis près de 6 mois.

Cette nouvelle audience intervient au lendemain des déclarations du Président Tshisekedi sur cette affaire. Lors d’un briefing presse jeudi, il a affirmé vouloir « fourrer son nez » dans ce dossier, dénonçant les « tergiversations »de la justice congolaise.

Stanislas Bujakera est accusé par l’ANR de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’État et propagation de fausses nouvelles » après la publication d’un article sur Jeune Afrique mettant en cause l’assassinat du député national de l’opposition, Cherubin Okende, au mois de juillet dernier.

Ses avocats et les ONGs de défense des droits de l’homme dénoncent une arrestation arbitraire et réclament sa libération immédiate. Le report de l’audience prolonge son détention provisoire.

Ézéchiel T. MAMPUYA



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